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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 17:14

 

Vient de paraître, publié par l’Association Saint-Jérôme *, en co-édition avec la revue pour les familles La Cigale de Saint-François ** :

Jehan de Fougereuse

de

Louis Morvan


un volume de 280 pages 13x20, couverture imitation cuir rempliée, 11 illustrations en couleur dont 7 en pleine page, avec une notice biographique sur les personnages historiques.

Prix public, 14 €. Frais de port et d’emballage pour 1 exemplaire : 3,5 € ; pour 2 exemplaires : 4,5 € ; pour 3 et 4 exemplaires: 6 € ; franco de port à partir de 5 exemplaires.


Je vous avoue que pour ma part, j’ai rarement lu une œuvre où se manifeste un tel talent : l’intérêt se soutient du début à la fin et va grandissant ; et c’est un intérêt qui n’a pas besoin de meurtres, de compétitions ni d’intrigue sentimentale, parce que l’essentiel se passe dans des âmes flamboyantes, dans la loyauté et la fidélité des cœurs.

Dans notre monde de pusillanimité, de déloyauté et d’avidité des biens passagers, cette belle histoire nous fait admirer un cœur loyal et magnanime avec un souffle, un élan et une montée qui font de cet ouvrage un chef-d’œuvre de littérature.

Tous ceux qui l’ont lu savent que je n’exagère pas ; ceux qui le liront trouveront même que je reste en deçà de la réalité : l’aventure qui y est contée captive petits et grands (la différence, c’est que les petits l’avouent…) et favorise dans les âmes un esprit de chevalerie — la véritable chevalerie pétrie de fidélité et de charité.

~~~

Nous sommes au xve siècle, époque de transition entre le moyen âge et la renaissance. Les nations (au sens moderne du terme) commencent à s’élever sur les débris de la chrétienté brisée par l’ambition des princes et la diminution de l’esprit chrétien.

Dans le royaume d’Anjou, le bon roi René (1409-1480) résiste tant bien que mal à la pression qu’exerce son puissant et avide voisin, Louis XI de France.

Au sein de cette petite cour d’Angers brille Jehan de Fougereuse, personnage énigmatique, voire inquiétant… Est-il ange ou démon – ou autre chose encore ? Mais quelle que soit la couleur de son âme et quoi qu’il en soit de sa droiture, l’histoire qui tourne autour de lui est emplie d’intérêt historique, d’édification chrétienne, de connaissance des mœurs au temps de la chrétienté et de suspense à rebondissements.

Dans le premier chapitre, ce personnage n’apparaît qu’indirectement et l’on ne peut encore savoir s’il tiendra le rôle de héros, ou celui de faire-valoir pour un autre héros. L’atmosphère de mystère, d’intrigue, de rivalité qui s’en dégage marquera fortement toute l’histoire.

Et puis l’aventure s’emballe, pour ne déposer le lecteur – conquis, ravi, édifié (mais par qui donc ?) – qu’à la dernière page. Je n’en puis dire davantage sans trop dévoiler…


* Association Saint-Jérôme

3, allée de la Sérénité

F – 33490 Saint-Maixant

www.saint-jerome.fr

Courriel : info@saint-jerome.fr

Fax : 05 56 76 29 19 (à l’international : +33 556 76 29 19)

 

** La Cigale de Saint-François

21, allée de la Sérénité

F – 33490 Saint-Maixant

Courriel : cigaledesaintfrançois@gmail.com

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 15:52

Bref Sæpenumero considerantes du Pape Léon XIII à propos des études historiques.

Après l’invasion sacrilège des États pontificaux et la honteuse spoliation du Saint-Siège (1871), la situation italienne est très difficile : en signe de protestation, les papes sont prisonniers volontaires dans le palais du Vatican ; le Saint-Siège a demandé aux catholiques italiens de se retirer de la vie publique, le gouvernement usurpateur siège au Capitole.

Au surplus, pour se justifier et poser en sauveur de l’Italie, la secte multiplie les attaques contre la sainte Église en général, et contre les Pontifes romains en particulier. Elle a appelé les historiens à la rescousse, afin qu’ils exposent combien la Papauté a été corrompue tout au long de l’histoire, combien la présence du Siège apostolique a été néfaste à l’Italie, combien les Papes ont usurpé le pouvoir dont ils ont joui et abusé jusqu’à récemment.

C’est contre le déferlement de ces calomnies éhontées que s’élève Léon XIII (1810-1878-1903), dénonçant la manœuvre et se proposant de stimuler les études d’histoire, afin que soit remise en honneur et solidement établie la vérité historique, qui est toute différente. Le Pape, au passage, rappelle la grandeur et les lois de la science historique, ainsi que les obligations des historiens. Ce n’est pas le moindre intérêt de ce bref qui semble bien être le premier document pontifical directement consacré à l’histoire. Plus tard, Pie XII y consacrera plusieurs discours.

L’histoire est un des grands domaines où s’affrontent les deux étendards, celui de la vérité et celui du mensonge, celui de Jésus-Christ et celui de Lucifer.

La sainte Église trouve dans l’histoire les preuves de son origine et de sa mission divines, les marques de la volonté miséricordieuse de Dieu sur la pauvre humanité, les exemples des saints et de nos prédécesseurs dans la foi catholique, les leçons salutaires du passé dont nous pouvons, avec un peu d’attention, tirer grand bénéfice.

Aussi, à l’inverse, le monde et son prince se servent de l’histoire pour cacher Dieu et ses œuvres, pour perpétuer les péchés et les injustices, pour entretenir la haine et la discorde, pour fabriquer des idoles et de fausses raisons de vivre et de mourir. Ils ont donc fait de l’histoire un recueil de blasphèmes et de mensonges.

Voilà pourquoi il est de grande importance d’entendre l’enseignement salutaire de l’Église.

Sæpenumero considerantes 

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 16:00
Si l’on observe l’origine et la propagation des idées depuis la Renaissance, un fait ne laisse pas d’étonner. Les deux hommes qui ont le plus contribué à façonner la mentalité contemporaine, le prêt-à-penser sous-jacent à toutes les variations superficielles des idéologies dominantes, ces deux hommes n’avaient pas de talent intellectuel, ni de force de caractère, ni d’envergure à la hauteur de l’influence universelle dont on peut les créditer.

Ces deux hommes sont Érasme et Rousseau.

Luther a inondé l’Europe d’hérésie et de luxure, Descartes a faussé les esprits, Voltaire a vomi le blasphème ; d’autres qu’eux ont fait œuvre de putréfaction : mais, malgré leur grande influence, on ne peut affirmer que tout le monde est voltairien, cartésien ou luthérien.

Tandis que tout le monde (ou presque) est érasmien et rousseauiste, sans le savoir la plupart du temps, mais avec une grande « fidélité » d’esprit à ces deux « maîtres » de notre « civilisation » contemporaine.

De cette influence démesurée il est difficile d’assigner les causes.

Nos deux compères ont su, à deux siècles et demi de distance, faire vibrer les failles de notre nature marquée par le péché : car quiconque flatte l’amour-propre, quiconque prêche ou la facilité, ou la légitimité des sentiments que la loi de Dieu nous ordonne de combattre, ou la méthode pour abandonner cette loi en sauvant les apparences, ce quiconque aura toujours un succès qui dépassera même ses propres attentes.

Les deux ont bénéficié de structures sociales dont la mise en place – mais par qui ? dira-t-on – n’a été possible qu’en raison de l’affadissement de la chrétienté, structures qui ont servi de caisse de résonance à leur médiocrité afin que chacun se puisse reconnaître en elle : l’édition diluvienne et le colportage généralisé du XVIe siècle pour le premier, les salons et les loges du XVIIIe siècle pour le second.

Mais il faut aussi envisager quelque concours proprement diabolique, car la disproportion demeure trop importante entre ces moyens, aussi puissants qu’on les suppose, et l’influence réelle qu’ont exercée le lettré matois de Rotterdam et la pleureuse de Genève, influence qui demeure de nos jours quand il n’y a plus grand monde pour les lire.

Vous en doutez ?

Eh bien ! Parlons aujourd’hui d’Érasme. La regrettée revue Didasco a publié en 1982, sous la plume de Jacques Tescelin, une étude fort bien documentée et au jugement très lucide – de cette lucidité que donne à coup sûr la lumière de la foi catholique mise en œuvre – sur Érasme, taupe de la Révolution. La présentation qu’en faisait Pierre-Michel Bourguignon, Les enfants d’Érasme, en mettait bien en valeur la grande importance.

Cette étude connaît un regain d’actualité dans nos tristes jours où la « carpettologie » prend le pas sur la théologie : Érasme fut un maître en cet art… libéral.

Voici donc, pour notre instruction et notre affermissement, la présentation de Pierre-Michel Bourguignon et l’étude de Jacques Tescelin réunies sous cet unique lien.

 

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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 11:16

Petit mot de félicitations adressé à Monsieur l’Abbé Philippe Guépin à l’occasion du trentième anniversaire de son ordination sacerdotale.

 

 

Cher Monsieur l’Abbé,

 

il y a dans cette noble assemblée une personne – que je ne désignerai pas autrement – qui doit être bourrelée de remords ou qui va bientôt l’être : celle qui m’a demandé de prendre la parole pour vous adresser un compliment à l’occasion du trentième anniversaire de votre ordina­tion sacerdotale.

 

Car je n’ai jamais su faire de compliments. Et si j’essayais de forcer mon talent, je ne pourrais qu’être à moitié sincère en évoquant des qualités ou des mérites auxquels je ne croirais qu’à moitié, et dont vous feriez semblant de croire l’autre moitié…

 

Plutôt donc que de vous affronter en une sorte de duel d’hypocrisie, dont il n’est pas certain que vous fussiez sorti vainqueur, je préfère vous conter l’aventure à laquelle vous avez échappé pour ce jour de réjouissance.

 

Comment, en effet, exprimer l’amitié et le respect que tout le monde ici vous porte sans révéler quelques aspects de votre vie, sans démythifier votre personnage, sans vendre la mèche à propos de vos véritables origines ?

 

C’est pour cela que quelques amis avaient imaginé présenter quelques tableaux animés relatant la vérité sur votre vie, votre lente croissance à travers les temps, votre participation rapprochée à quelques grands moments de l’histoire de la chrétienté.

 

Car si vous croyez, chers amis, que le jeune Philippe Guépin est né le 13 février de l’an de grâce 1951, vous vous trompez de siècle, de nombreux siècles.

 
[Premier tableau]
 

Les anciennes chroniques ne disent rien, il est vrai, des origines véritables d’un jeune garçon que nous trouvons mentionné sous le nom de Philippus David Guepinus certain jour de Noël de l’an 496. Nous sommes à Reims, au Baptême du roi Clovis. L’évêque saint Rémi vient de faire couler les eaux salutaires sur le front courbé du fier Sicambre ; il se tourne vers l’acolyte – notre jeune Philippus – pour en recevoir l’ampoule de Saint-Chrême… Celui-ci rougit violemment et doit avouer, tout confus, qu’il l’a oubliée. On imagine difficilement la suite !

 

Mais le plus grave n’est pas là ! Philippus David Guepinus (ce second prénom ne laisse-t-il pas soupçonner une ascendance davidique ?) Philippus Guepinus donc avouera plus tard qu’il l’a fait exprès, comptant sur un miracle du Ciel. N’est-ce pas là avoir la simplicité d’une colombe ?

 
[Deuxième tableau]
 

Les siècles passent, et l’acolyte étourdi semble tomber dans le néant. Mais non ! le voici membre studieux de l’école du Palais de Charlemagne, où il étudie sous la direction de l’illustrissime Lux, comte de Quenette, grand pédagogue et âme guerrière. Les chroniques omettent de donner le détail des résultats scolaires du jeune Philippus, mais assurent qu’il y apprit l’art du chant grégorien, alors dans toute sa splendeur native. On sait toutefois que le jeune Philippus excellait dans la science champêtre et qu’un jour, à l’occasion de quelque chevauchée, il sema un chêne en un bourg de France nommé Vincennes…

 
[Troisième tableau]
 

Notre charmant écolier a grandi, il est devenu un fier cavalier portant les armes pour son roi ; c’est ainsi qu’il est un des plus fidèles compagnons de sainte Jeanne d’Arc dans son épopée miraculeuse, et qu’il lui reste fidèle et dévoué même quand la Pucelle d’Orléans est jetée en prison et abandonnée de tous. On chuchote – mais comment accorder quelque crédit à ces ragots – que le chevalier Guépin de La Touche a suggéré la création d’un corps de parachutistes pour bouter l’Anglais hors de France. Gilles de Rais, continue le même bruit, a manœuvré pour faire échouer le projet : il a une peur bleue de se coincer la barbe dans la portière !

 
[Quatrième tableau]
 

La triste fin de Jeanne Lorraine a révélé à notre chevalier combien les gloires humaines sont fragiles et décevantes, et c’est au service des Autels qu’il va consacrer sa vie et sa fougue. Par quel cheminement le retrouve-t-on aumônier personnel de Don Juan d’Autriche ? Nul ne saurait le dire. Mais ce qui est certain – les chroniques les plus fiables en font foi – c’est qu’il est présent lors de la bataille de Lépante : animant le vaisseau amiral de son verbe ; relevant les courages ; absolvant les blessés ; invoquant la miséricorde de Dieu ; se faisant tout à tous ; voulant effacer par son ardeur et son zèle la triste absence du royaume de France dans une des heures les plus glorieuses de la chrétienté.

 

Lorsqu’il rendit compte à saint Pie V de son ministère auprès du fils de Charles-Quint, le grand Pape lui dit : « Philippe, Notre prêtre très cher, vous avez été aumônier de Notre chevalerie chrétienne, Nous vous faisons chevalier de la sainte Messe ».

 
[Cinquième tableau]
 

Chevalier de la sainte Messe : c’est à ce titre que l’Abbé Philippe Guépin se rangea sous la direction de saint Louis-Marie Grignion de Montfort pour reconquérir la Bretagne et la Vendée à Jésus-Christ, qu’il fut réfractaire sous la Révolution, exilé sous Napoléon. Nous le retrouvons, humble religieux et vicaire dans une modeste paroisse de Champagne, le Mesnil-Saint-Loup, apprenant du Père Emmanuel les secrets de la fécondité sacerdotale ; s’insurgeant avec lui contre le ministère désordonné qui conduit au sacramentalisme, c’est-à-dire à l’illusion qu’il plaît à Dieu qu’on donne les sacrements au mépris du témoignage de la foi, de l’unité de l’Église et de sa hiérarchie, de la primauté de la prière.

 
[Sixième tableau]
 

La discrétion m’oblige à taire le nom du saint Pape qui nomme l’Abbé Philippe Guépin évêque du diocèse de Pascendi. Ce qu’il m’est permis de révéler, c’est qu’à ce titre, il est convoqué pour prendre place au second Concile du Vatican qui s’ouvre le 11 octobre 1962. Ce jour-là, ce qui n’est alors que simple malaise se mue en inquiétude, puis d’inquiétude en indignation, d’indignation en sainte colère… jusqu’au jour où, entendant solennellement proclamer dans l’aula conciliaire que le Saint-Esprit se sert des fausses religions – ces inventions du diable, ces sociétés de perdition – comme de moyens de salut, il n’y tient plus : se levant, il fait courber tous les fronts déjà acquis à la nouvelle religion sous le souffle de sa parole vibrante, mettant à nu le blasphème et l’hérésie, en appelant au tribunal de Jésus-Christ, déclarant ne vouloir désormais plus être una cum avec cette synagogue de Satan. Puis il sort, claquant les portes de Saint-Pierre avec un tel fracas que la basilique s’en effondre et que le monde entier en est ébranlé !

 
*
 
*     *
 

Hélas, à la fin de cette évocation légèrement romancée, il nous faut revenir sur terre, où nous ne sommes qu’un pauvre petit troupeau sans éclat, sans mérite, sans avenir.

 

Mais c’est à ce petit troupeau, c’est à vous, cher Monsieur l’Abbé, c’est à chacun d’entre nous que Notre-Seigneur dit et que la sainte Vierge Marie répète en doux écho :

 
Ayez confiance, petit troupeau, j’ai vaincu le monde !

 

 

Blain, le 8 septembre 2007

 
Nativité de la sainte Vierge Marie,

 

 
Centenaire de l’encyclique Pascendi
 
 
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8 février 2006 3 08 /02 /février /2006 10:39
Une triste aventure, une histoire lamentable, dont de salutaires enseignements peuvent être tirés, dont les leçons ne doivent pas être perdues : la Petite-Église
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18 janvier 2006 3 18 /01 /janvier /2006 19:24
Énoch, ou Hénoch, fils de Jared, est un des premiers patriarches de l'humanité. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme, fils de Caïn, petit-fils d'Adam. Le Hénoch dont nous parlons est le sixième descendant d'Adam, né 622 ans après la création de l'homme. Il est père de Mathusalem – mort à 969 ans – et bisaïeul de Noé.

Il ne faut pas penser que la manière de compter les ans était alors différente de la nôtre : l'année a toujours été le cycle des quatre saisons. Seulement, la race humaine était plus près de ses origines et donc plus vigoureuse ; de plus, Dieu maintenait l'homme en vie si longtemps pour que la tradition primitive soit transmise et que la terre se peuple rapidement. Après le déluge, la durée de la vie humaine s'est mise à décroître régulièrement pour se stabiliser rapidement.

Hénoch vécut 65 ans, engendra Mathusalem, puis vécut encore 300 ans. « Il marcha donc avec Dieu et il disparut, parce que Dieu l'enleva », dit le livre de la Genèse [V, 24]. Il n'est donc pas mort, et ce fait est confirmé par le livre de l'Ecclésiastique [XLIV, 16] : « Hénoch fut agréable à Dieu, et il fut transporté dans le paradis, afin de prêcher la pénitence aux nations ». Saint Paul enseigne très nettement la même chose : « C'est par la foi qu'Hénoch fut enlevé, pour qu'il ne vît point la mort, et on ne le trouva plus parce que Dieu l'avait transporté ; car avant son enlèvement il reçut le témoignage d'avoir plu à Dieu » [Heb. XI, 5]. Hénoch a donc survécu au déluge.

Le même sort fut réservé au prophète Élie. Après la mort de Salomon, fils de David, Israël est partagé en deux royaumes [vers 936 avant Jésus-Christ] : d'un côté les tribus de Juda et de Benjamin forment le royaume de Juda ; les dix autres tribus se constituent en royaume d'Israël de l'autre côté.

Dans ce royaume d'Israël, sous le règne d'Achab et de Jézabel, vers 890 avant Jésus-Christ, Élie fut suscité par Dieu pour s'opposer à l'idolâtrie comme un mur d'airain : les souverains avaient en effet introduit le culte de Baal. Après une vie de lutte et de pénitence, Élie fut enlevé sur un char de feu, ainsi qu'il est rapporté dans le quatrième livre des Rois [II, 11] : « Et lorsqu'Élie et Élisée poursuivaient leur chemin et que, marchant, ils s'entretenaient, voilà un char de feu et des chevaux de feu qui les séparèrent l'un de l'autre ; et Élie monta au ciel dans le tourbillon ». Le livre de l'Ecclésiastique rapporte aussi ce fait dans son éloge d'Élie [XLVIII, 9] : « Vous qui avez été reçu dans un tourbillon de feu, dans un char conduit par des chevaux de feu... »

Selon toute la tradition catholique, Élie et Hénoch sont les deux témoins annoncés dans le livre de l'Apocalypse [XI, 3-7] qui doivent venir au temps de l'Antéchrist et mourir martyrs : « Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser pendant mille deux cent soixante jours, revêtus de sacs [...] et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera, et leurs corps seront gisants sur la place de la grande cité. »

Cette tradition s'appuie, pour Hénoch, sur l'annonce que celui-ci doit revenir prêcher la pénitence aux nations [Eccli. XLIV, 16]. Quant à Élie, le prophète Malachie [IV, 5] annonce : « Voici que je vous enverrai le prophète Élie, avant que ne vienne le jour du Seigneur, le grand et terrible jour ». En saint Matthieu [XVII, 11] Notre Seigneur lui-même le confirme : « Élie reviendra et il rétablira toutes choses ».

En attendant de reparaître à la fin du monde pour payer le tribut que chaque homme doit à la mort, Élie et Hénoch ont été transportés dans une partie inconnue de l'univers, semblable au paradis terrestre ; là, ils ne voient pas Dieu face à face comme les élus, mais ont recouvré un état analogue à celui d'Adam et Ève avant le péché originel. Affranchis des conditions actuelles de la vie humaine, ils attendent, dans une grande paix du corps et de l'âme et dans un bonheur qui dépasse toute joie de la terre, le moment de revenir pour confesser Jésus-Christ et de verser leur sang en témoignage de la foi catholique. C'est là le sentiment commun des Pères de l'Église.

Le rappel du destin d'Élie et d'Hénoch doit entretenir en nous l'espérance théologale : l'histoire humaine est tout entière dominée par la souveraine Providence de Dieu. La véritable histoire est cachée.

 
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