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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 22:10

Le battage médiatique qui a entouré le règlement de compte au siège de Caïphe-Hebdo est totalement disproportionné avec l’évènement lui-même : celui-ci est tragique pour les personnes qui ont trouvé la mort sans préparation ni contrition, mais il est quantitativement insignifiant. En revanche ce matraquage a été très adroitement haussé au niveau de l’effet escompté.

Le résultat visé est un grand pas supplémentaire dans la confusion des esprits et dans l’ensevelissement de l’intelligence chrétienne. En effet, on nous rebat des oreilles de « blasphème contre Mahomet » et de « droit au blasphème », au rebours de la signification des mots pour mieux enfumer les consciences.

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Comme bien souvent, pour y voir clair il suffit d’ouvrir son catéchisme : on y trouvera deux définitions bienvenues.

Le blasphème est une parole (des lèvres ou du cœur, ou bien un acte éloquent) qui constitue une injure à Dieu, spécialement par la négation de la foi ou par la profération d’un mensonge à son égard. Par extension – une extension fondée sur la réalité de la grâce divine qui est participation à la vie même de Dieu et à sa bonté – le blasphème peut s’adresser à la sainte Vierge Marie, à la sainte Église catholique ou aux saints.

Saint Augustin, dans son Contra mendacium, définit ainsi : Blasphemia est per quam de Deo falsa dicuntur — le blasphème est ce par quoi des choses fausses sont dites à propos de Dieu.

 

Et saint Thomas d’Aquin (IIa-IIæ q. 13 a. 1) d’expliquer que le blasphème est une atteinte à la confession de la foi parce qu’il nie la bonté de Dieu.    

Par ailleurs, un prophète est celui qui a reçu mission d’enseigner, au nom du vrai Dieu, la vérité de la Loi divine et de Jésus-Christ : de Jésus-Christ annoncé et espéré dans l’Ancien Testament ; de Jésus-Christ venu et révélé dans le Nouveau Testament.

Mahomet n’est ni Dieu ni un saint ni un prophète. Il est donc impossible de proférer un blasphème à son égard ; c’est par une impropriété de terme indue qu’on parle de blasphème envers lui, et cette impropriété est une impiété qui cache le fait que Mahomet est lui-même un blasphémateur qui nie la divinité de Jésus-Christ et qui la fait nier quinze fois par jour à tous ses adeptes.

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S’il est donc impossible de blasphémer Mahomet, en revanche certains se font gloire de provoquer les musulmans. Il faudrait, pour justifier une provocation, une raison grave de la proférer : un bien nettement supérieur au désordre ainsi engendré (convertir les musulmans, accéder à la gloire du martyr). Il faudrait aussi prévoir et prévenir les maux prévisible (renforcement de l’identité islamique et des lois qui favorisent l’islam, déchaînement de leur sentiment guerrier).

Les rédacteurs de Caïphe-Hebdo (avant comme après la tuerie) sont des provocateurs irresponsables : non seulement leurs caricatures sont inaptes à sortir un musulman des ténèbres de sa secte, non seulement elles ne peuvent en rien éloigner les chrétiens (mal instruits) de la fascination pour l’islam, mais en plus ces caricatures sont l’occasion d’incendies d’églises, dans les pays d’Afrique dont l’islam est en train d’activer la conquête. Ce sont des irresponsables que tout le monde applaudit (même des chrétiens d’Occident)… sauf ceux qui ont tout perdu : leurs églises, leurs biens, leur honneur aussi. Des irresponsables qui portent une lourde responsabilité.

Et quand il arrive que les provoqués réagissent violemment, va-t-on plaindre les provocateurs ? Voyez ici !

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Cette provocation affichée de l’islam masque et « fait passer » un blasphème permanent contre Dieu et ses œuvres, contre Notre-Seigneur Jésus-Christ et son Évangile, contre l’Église catholique et la civilisation chrétienne : blasphème de négation et de moquerie, blasphème de mensonge et de souillure. En cela Caïphe-Hebdo et Mahomet se rejoignent parfaitement, et leur opposition n’est donc que superficielle. Leur ennemi commun (nous !…) devrait bientôt les réconcilier.

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L’exploitation de la tuerie du 7 janvier fait que nous n’en sommes plus aux blasphèmes écrits par un torchon au tirage fort limité : elle a étendu à la planète entière la diffusion dudit torchon (pardon au vrais et estimable torchons qui essuient la vaisselle ou enveloppent le jambon !) ; pis encore, elle conduit à la proclamation d’un nouveau « Droit de l’Homme » doublement majusculaire : le droit au blasphème. L’abjection est à son comble.

C’est une abjection quant à l’honneur de Dieu, cet honneur de celui qui est tout et auquel nous devons tout, cet honneur qui est un bien à défendre de toute notre âme et de toute notre énergie, bien davantage que notre propre honneur, ou celui de notre famille ou celui de notre pays.

C’est une abjection quant à la notion de droit. Jus est justum : le droit est ce qui est juste, ce qui est objet de la vertu de justice selon la loi. Cette loi est la loi éternelle en Dieu ; la loi naturelle dans la création ; la loi de l’Évangile dans l’ordre à la fin dernière ; la loi positive dans la société : loi de l’Église ou loi de la Cité qui appliquent et détermine dans le concret les trois lois susnommées. Faire du blasphème un « droit », c’est décréter que le reniement du fondement de la nature et de la société humaines sont une chose juste, une chose qui concourt au bien commun, une chose que la loi (ordonnance de la raison) doit garantir et protéger…

C’est une abjection parce que le blasphème attire la malédiction et les châtiments de Dieu. Le Catéchisme du concile de Trente fait remarquer que Dieu a promis de punir les violateurs du deuxième commandement de la première des Tables de la Loi (celui qui interdit le blasphème) mais sans désigner de châtiment particulier : il faut donc en inférer que tous les maux qui accablent les hommes leur sont dispensés en punition du déshonneur du saint Nom de Dieu.

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La tuerie de Caïphe-Hebdo occupe depuis une quinzaine de jours le devant de la scène, et cela en dit long sur l’orchestration de cette triste affaire (et la preuve, c’est qu’aujourd’hui encore j’en fais encore un papier). Le résultat est la confusion totale, car c’a été l’occasion de vilipender « les religions » ou de prendre leur défense, c’a été l’occasion d’appeler à respecter « la foi » de tous, ou celle de personne : mais toujours en mettant dans le même sac la vraie religion, celle de Jésus-Christ vivant dans l’Église catholique, et les fausses religions qui sont des singeries diaboliques ; en confondant la foi catholique, lumière de la vérité divinement révélée, et les croyances tissues d’erreurs et de superstition.

Qui donc est, en définitive, la grande cible de cette kermesse mondiale ? Jésus-Christ en sa gloire et en ses membres. Astiterunt reges terræ, et principes convenerunt in unum adversus Dominum, et adversus Christum ejus. Dirumpamus vincula eorum, et projiciamus a nobis jugum ipsorum : Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont assemblés contre le Seigneur et contre son Christ. Rompons leurs liens, et jetons loin de nous leur joug (Psaume II, 2-3).

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